Le passé refait toujours surface ◘ Ft. Anthony & Angel

Anthony&Angel ❧ Le passé refait toujours surface

Ce soir, j'étais de service au Gibus. Nous étions samedi soir et donc je commençais à 22h00 comme à chaque fois depuis que je bossais dans ce bar. C'est pourquoi, après une petite séance de jogging, je montai prendre ma douche avant d'enfiler un jeans slim suivit de bottes hautes et noirs ainsi que d'un débardeur et d'une veste en cuir après tout nous étions en hiver et je ne comptais pas tomber malade. C'est pourquoi, j'enfilai également une écharpe avant de prendre mon sac pour ensuite me rendre à mon boulot. Je grimpai dans ma voiture afin de me rendre au Gibus.

Une fois sur place, j'entrai dans le bâtiment où l'ambiance était déjà bien présente. Je saluai quelques clients réguliers ainsi que le personnel pour terminer avec le patron qui était ravie de me voir ce soir afin de leur donner un coup de main. Je ne prenais plus de congé vu qu'il ne me restait plus qu'un an à bosser car après j'allais devenir flic. Le job de mes rêves, le job que mon père pratiquait depuis de longues années. Pour le moment j'étais en stage au commissariat et mon "mentor" n'était autre que Dylan. Autant dire que ce stage était plus compliqué que ce que je pensais. Bien que lui, comme moi, on avait décidé de ne pas penser au lendemain, on vivait notre liaison au jour le jour. C'était plus facile. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser à Tony. Je savais que par ma faute je risquais de briser une amitié forte et solide. Que la meilleure solution est de m'éloigner de ces deux hommes, mais voilà, c'était impossible. Je les avais dans la peau, chacun ayant ses qualités et ses défauts, j'étais paumée dans mes sentiments pour eux. J'avais déjà croisé Anthony en rue, mais pas une seule fois je me suis arrêtée. Malgré mon amour, je le craignais.

Quoi qu'il en soit, je partis au vestiaire pour y déposer ma veste, mon écharpe et mon sac avant de me mettre à l'arrière du bar et me mis à préparer les commandes des serveurs puis ceux du bar tout en parlant avec quelques clients et en leur faisant mon plus beau sourire sachant pertinemment que cela me donnerait plus de pourboire. Avec le temps, on comprend les astuces du métier et j'étais devenu un maître en la matière.

Après une heure de boulot, j'étais à fond dans l'ambiance tout en bougeant légèrement au son de la musique et en rigolant avec mon collègue qui se trouvait au bar. La soirée battait son pleins, on avait pas mal de clients mais ils étaient tous servis, ce qui me permis de laver quelques verres avec l'aide du barman qui m'aidait au bar et avec qui je discutais.

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J'appréciais particulièrement le samedi. C'était la seule journée dans la semaine où je ne m'obligeais pas à mettre un réveil le matin. Je n'avais pas cours et en général, je bossais plus tard que de coutume le vendredi soir. Donc, j'émergeais souvent vers midi voire une heure de l'après-midi ce jour là. C'était une journée où j'inversais tout : je petit déjeunais à l'heure du déjeuner. Ensuite, je travaillais mes cours jusqu'à l'heure du boulot. Mais ce jour là, je n'avais pas à me presser pour aller au bar puisque j'avais échangé un jour avec un collègue. J'irais bosser demain quand lui passerait une soirée romantique avec sa petite amie pour leur premier anniversaire. J'étais assez arrangeant avec les gens que j'aimais bien. D'ailleurs, j'évitais de faire sortir ma véritable nature quand j'étais au bar : je n'avais pas spécialement envie de me faire virer pour violences. J'utilisais donc d'autre alternatives à toute cette adrénaline qui montait en moi à la moindre contrariété. J'avais perdu quelqu'un que j'aimais à cause des coups que je lui avais donné.
Il était donc treize heures quand je sortis de mon lit ce samedi. Je n'avais pas encore d'emploi du temps fixé. Mais je voulais sortir ce soir. Et il fallait aussi que je bosse un peu, j'avais quelques examens qui arrivaient à l'école. Mes amis et collègues me prenaient pour un dingue de faire une prestigieuse école de commerce tout en cumulant un job. Mais bon, je n'avais pas vraiment le choix. Après tout, il fallait bien la payer cette fameuse institution, d'autant que je ne me voyais pas faire barman toute ma vie.
J'avalais un café rapidement avant d'enfiler un short et des baskets. Je posais mon casque sur mes oreilles et sorti de chez moi pour un footing imprévu. Je parcouru quelques kilomètres avant de rentrer et de passer une bonne demi-heure sous la douche. J'enfilais un jean et un tee-shirt basique avant de prendre un repas composé en fait d'une tartine, d'un autre café, d'un jus d'orange et d'une pomme. Je posais le tout sur un plateau sur mon bureau et ouvrit mes bouquins.
Difficile pour quiconque qui me voit à ce moment d'imaginer l'enfance et l'adolescence que j'ai eu et les séquelles que j'en ai tiré. Pourquoi s'imaginer que je suis quelqu'un de violent quand on me voit ainsi -en train de travailler sagement- ? C'était comme si deux personnalités vivaient en moi. Et pourtant j'aurais aimé que ce ne soit pas le cas. J'avais prié chaque jour pour que je ne devienne pas comme mon père : un homme qui frappe sur tout ce qui l'énerve. Mais la première fois que j'avais tapé sur Angel j'avais compris que toutes mes prières avaient été vaines, j'étais comme lui.
J'avais été prêt à la laisser partir puisque je ne pouvais pas la rendre heureuse. Mais je voulais aussi devenir digne d'elle. Alors depuis notre séparation, je faisais en sorte que la violence qui m'habitait ne prenne plus le dessus dans mes émotions. Ce qui n'était pas une chose aisée. Mais je progressais peu à peu, ce qui m'avait permis de tenir et de ne pas abandonner tous mes efforts. Et pourtant, ils étaient encore nombreux, beaucoup trop à mon goûts, les moments où je perdais encore le contrôle.
Il était dix-neuf heure quand je décidais de laisser tomber mes bouquins, j'en profitais pour finir le verre de jus d'orange sur le plateau avant de tout poser dans l'évier. Je pris mon ordinateur portable -qui me servait aussi de télévision- et je lançais une chaîne d'information en direct pour voir ce qui s'était produit dans la semaine. En même temps, je fis la vaisselle. Je n'étais pas spécialement un accroc au ménage, mais je n'aimais pas me coltiner une semaine de vaisselle sale, raison pour laquelle j'essayais de la faire au fur et à mesure. Je commandais un pizza qui ne tarda pas arrivé et j'en mangeais la moitié en regardant un film d'action que j'avais déjà vu au moins quatre fois.
Je restais avachi sur mon canapé quelques heures avant de me souvenir que j'avais prévu de sortir ce soir. Je passais une veste de costume sur mon jean et enfilais mes baskets.
Il n'étais pas encore très tard, la plupart des clients étaient encore sobres. J'avais l'habitude des buveurs qui finissaient ivres dans les bars et ce n'était pas une partie de plaisir.
J'entrais dans un établissement que je n'avais encore jamais fréquenté, nommé Le Gibus.
Je m'approchais du bar et passait ma commande sans même faire attention à ce qui se passait autour de moi : « Une bière s'il vous plait » dis-je en sortant un billet pour payer la consommation. Mais quand je redressais la tête et que je la reconnu je stoppais net mon mouvement. « Angel ?! »

Anthony&Angel ❧ Le passé refait toujours surface

Voilà un moment que j'avais entamé mon service et que j'avais servi bon nombre de clients. Tous avaient reçu leur consommation et je m'étais mise à nettoyer quelques verres tout en discutant avec mon collègue et quelques clients. La musique était parfaite, le rythme donnait envie de danser. C'est pourquoi je me déhanchai au rythme du tempo avec le barman. J'aimais mon job, on bossait mais on savait également s'amuser par moment, puis je bossais ici depuis quelques années maintenant. Je me souviens que j'avais commencé comme job d'étudiant afin de me faire de l'argent de poche et maintenant c'était pour vivre en attendant de terminer ma formation. C'est bien dommage que mon futur boulot allait prendre tout mon temps, sinon j'aurais bien aimé continuer à bosser ici. Mais comme on dit, toute bonne chose à une fin, puis je voulais vraiment devenir flic comme mon père et j'avais presque atteint mon but.

Enfin, pour le moment j'étais entrain d'essuyer un verre quand j'entendis quelqu'un me demander une bière. « Je vous fais ça tout…» Coupais-je lorsque je me suis retournée face au client qui n'était autre qu'Anthony. Que faisait-il ici ? Jamais il n'était venu au Gibus. « Tony…» Soufflais-je tout en le regardant. Certes je l'avais déjà croisé en rue, mais là c'était différent, je n'allais pas pouvoir l'éviter. Il me fallu plusieurs secondes avant de reprendre mes esprits et pris une bière avant de la décapsuler et la lui donna rapidement sans le regarder dans les yeux. Je ne savais pas quoi penser, ni quoi faire. Je suis consciente qu'un jour où l'autre j'allais le revoir et ne pas pouvoir le contourner, mais je ne m'attendais pas à ça maintenant. Le revoir me rappela qu'il était toujours présent dans ma tête et dans mon cœur mais mes peurs envers lui, remontèrent également. J'étais complètement perdu en ce moment-même. « Que fais-tu ici ? » Lançais-je simplement d'une petite voix tout en remettant bien mes cheveux, signe de nervosité.

Je suis complètement perdue dans mes sentiments. L'avoir devant moi, me fit prendre conscience que je ne l'avais pas oublié. Certes je l'ai plaqué à cause des coups qu'il me donnait, mais je mentirais si je devais dire que je ne ressens plus rien pour lui. Ce n'est que le contraire. Je sentis le barman s'approcher de moi et me murmurer à l'oreille afin de me demander si j'avais besoin d'aide. Je lui fis un signe de tête pour lui dire que ça irait Il savait ce qui c'était passé avec Tony. Après deux-trois mensonges sur l'origine de mes bleus, il avait deviné leur provenance. Je lui fit donc un léger sourire pour le rassurer avant de me centrer à nouveau sur Tony. Il n'avait pas changer physiquement, il était toujours aussi canon et il avait gardé son regard envoutant, celui dont j'étais tombée sous le charme dès notre première rencontre.

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La poisse... Une de mes premières sorties dans un bar et je tombais sur celui où elle travaillait... Bien sûr, j'avais envie de la voir, de lui dire des tonnes de trucs, mais je ne me faisais pas confiance par rapport à mon problème. Et puis, elle était partie, ce qui voulait tout dire. Je ne pouvais pas espérer un happy end pour cette histoire et ce n'était pas forcément une mauvaise chose pour elle. Oui, j'étais quelqu'un de bizarre : j'espérais qu'elle pourrait vivre heureuse et pourtant quand on était ensembles j'étais incapable de faire son bonheur.
Mais en la voyant comme ça, servir au bar, je compris qu'on allait pas couper à une discussion. Parmi la dizaine de bar de cette rue, j'avais réussi à choisir le seul où elle travaillait... Vraiment, je n'avais pas de chance... Et pourtant, la revoir faisait encre battre mon cœur. Et à ce moment, j'étais prêt à tout pour elle, pour lui montrer que j'étais le bon pour elle. Sauf que j'avais en tête les coups que je lui avais porté, les marques sur son corps. Tout ça par ma faute.
Je regrettais rarement quelque chose et surtout pas que je me battais. Mais frapper cette femme avait été la pire erreur de ma vie. Et même en le savant, j'étais sûr que je ne pourrais pas m'en empêcher à la première fois qu'elle me contredirait si on était ensemble.
Mon père avait bien réussi son coup avec son retour dans ma vie juste au moment où tout roulait. Il avait réussi à me montrer tous les vices de la terre et j'étais devenu comme lui. À force de le voir frapper ma mère chaque jour j'avais du finir par imprimer ce schéma naturel et à le reproduire... La violence faisait partie intégrante de ma personnalité et j'avais voulu la cacher à tous. Ce qui, visiblement ne m'avait pas réussi. À trop rentrer sa colère on fini par taper sur quelqu'un qu'on aime. Quelqu'un à qui on tient.
Mais il était trop tard pour revenir en arrière. Pour qu'elle comprenne, il aurait fallu qu'elle soit au courant de toute l'histoire au moment où elle se déroulait. J'aurais du lui parler du retour de mon père quand on était ensemble. Et à la place je lui avais tapé dessus.
Mais quel idiot...
Sauf que je n'aurais jamais pu lui parler de mes problèmes. Un père violent c'est pas facile à expliquer aux autres. Même moi j'avais du mal à comprendre pourquoi j'étais resté avec lui jusqu'à ce qu'il me détruise.
Elle posa une bière devant moi et je lui tendis un billet pour payer la consommation. « Garde la monnaie » lui dis-je. C'était tellement bizarre de me retrouver face à elle. Tout ce que je cherchais à oublier remontait à la surface. Et je sentais mon cœur battre beaucoup plus vite depuis que je l'avais reconnu. Mais je savais qu'il ne pouvait rien se passer entre nous.
Avant qu'elle ne me quitte, je me sentais tout puissant, prêt à vaincre le monde. Mais après, j'avais perdu ce sentiment de supériorité et en plus j'avais gagné une peur de ce que je pouvais être dans les pires moments. Et ce n'était pas joli à voir, ces moments de rages qui me prenaient.
« En fait, j'étais sorti prendre un verre, pour me détendre. Après un après-midi à réviser... » Elle me faisait perdre tous mes moyens. Mes émotions étaient dans un brouillard complet. « Je ne savais pas que tu travaillais ici. » Cela paraissait évident, sinon, je ne me serais pas retrouvé dans cette situation inconfortable.
Je ne pu m'empêcher de sourire. Exerçant également le métier de barman on aurait pu se retrouver collègue sans même le faire exprès. Heureusement qu'on travaillait pas tous les deux dans le même bar...
Le barman qui s'approcha d'Angel semblait vouloir la protéger. Évidemment il savait qui j'étais... Pas facile de cacher qu'on est battu, je le savais pour avoir vu ma mère tenter de camoufler les bleus que mon père lui avait fait.

Anthony&Angel ❧ Le passé refait toujours surface

Jamais je n'avais pensé que je risquais de le rencontrer au Gibus, bien sûr je n'étais pas à l'abri de le croiser, mais je n'y avais jamais vraiment pensé. Peut-être aurais-je dû anticiper cette rencontre ? Mais cela aurait-il changé quelque chose ? Bien sûr que non. Je n'aurais jamais pu savoir comment me comporter si j'aurais pu préméditer ces retrouvailles. Ainsi, le voir ce soir devant moi me perturba énormément à tel point que je me retrouvais pétrifié. Pas de peur, mais de surprise. Je sais que suite à notre passé, j'avais toute les raisons d'avoir peur de lui, peur d'un homme que je pensais connaître par cœur, d'un homme avec qui je me voyais faire ma vie mais je me suis trompée. Je ne connaissais pas sa facette d'homme violent. Je n'aurais pas pu imaginer une seule seconde qu'il serait capable de lever la main sur moi, jusqu'au jour J. Ce fameux jour où il a levé la main sur moi pour la première fois.

Pendant quelque secondes, je restai dans mes pensées tout en le regardant. Cependant, je réussi à reprendre le contrôle de mes pensées et lui servit sa bière avant de lui demander ce qu'il faisait dans ce bar. Oh bien sûr c'était une question stupide, il n'y venait pas pour faire ses courses, mais je ne l'avais jamais vu ici. Une fois la bière servit, Tony me tendis un billet tout en me demandant de garder la monnaie. « Merci. » Lançais-je avant de l'encaisser. Après cela, je lui avais demandé la raison de sa venue et comme je m'y attendais, il était là pour décompresser. Par contre, je ne savais pas qu'il avait continué les études, mais cela ne m'étonnais pas de lui. « D'accord, c'est la raison principale de beaucoup de clients. Je ne savais pas que tu faisais encore des études. Tu étudies quoi ? » Demandais-je pour meubler un peu la conversation et de ne pas risquer d'avoir un blanc gênant.

Par la suite, il me sortit qu'il ne savait pas que je travaillais ici. Je lui souris doucement tout en essuyant quelques verres. « Cela fait un bon moment que je bosse ici, cela me permet de pouvoir payer mon loyer le temps que je termine ma dernière année à l'académie de police. » Lançais-je avant que mon collègue ne vienne me voire pour s'assurer que j'aime bien. Je lui répondis avec un hochement de tête et un petit sourire. Je le vis lancer un regard noir vers Tony avant de repartir bosser. « Et sinon…Quoi de neuf ? » Lui demandais-je de manière innocente. Je ne savais pas trop comment me comporter avec lui. Mes sentiments pour lui étaient toujours présent mais de nouveaux étaient en train de naître pour Dylan que j'avais appris à connaître depuis ma séparation avec lui.

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