little talks (arthur)

Little talks
bastien & arthur

Cela fait une semaine que Bastien Guerlain n'est plus célibataire et soudain, se lever à six heures du matin n'a plus rien de facile. S'il apprécie de se réveiller au chaud sous les couettes et blottit contre le corps parfait de son petit-ami, il aime tout de suite moins devoir se lever et quitter son cocon confortable. Et c'est tellement facile de couper le réveil, de fourrer son nez dans la nuque de son petit-ami, de fermer les yeux et... Bastien se réveille en sursaut et saute du lit quand il réalise qu'il est sept heures passées et qu'il a cours à huit heures et que c'est humainement impossible qu'il arrive à tant en cours. Il se précipite dans la salle bain, jurant contre lui-même et se débarbouile rapidement avant de retourner dans la chambre, d'attraper des vêtements propres, de courir dans la pièce principale pour attraper ses affairs et de partir après avoir gribouillé un mot à Thomas. Il attrape le métro et s'arrête au premier Starbucks qu'il croise dans le sixième pour s'acheter un croissant et un café noir corsé. Il arrive à huit heures une dans sa salle de classe, les yeux légèrement injectés de sang, les cheveux en bataille et la chemise froisée. Il se racle la gorge et lève les yeux pour se rendre compte que cette classe est la classe. Ses yeux scannent rapidement la classe et atterrissent de nouveau sur sa place. Vide. De nouveau. Bastien retient un soupir et fait l'appel d'une voix terne avant de se lancer dans son cours. A neuf heures cinquante-cinq, la cloche sonne et libère les élèves le temps d'une courte récréation et Bastien en profite pour aller se chercher un nouveau café tout en vérifiant son portable. Deux textos d'Hannah, un de Thomas, un autre d'Alizée et un e-mail de son père. Bastien répond aux textos et lit l'e-mail, l'esprit ailleurs. Il ne peut s'empêcher d'Arthur et à l'absence de nouvelles de ce dernier. Bastien admet certes que leur dernière rencontre s'est mal terminée et Arthur s'est enfui quand un voisin est sorti pour se plaindre du bruit. D'un certain côté, Arthur ne sait pas que Bastien a appelé les urgences pour lui ce qu'il fait qu'il ne déteste pas. De l'autre, Arthur reste aux yeux de Bastien instable et dangereux pour lui-mêm ce qui l'oblige à s'inquiéter. Au fond, il suppose qu'il n'est pas blessé. Il sort avec son frère après tout. Si quelque chose lui était arrivé, il serait au courant. Mais Arthur n'est pas quelque chose dont il parle avec Thomas. Ce n'est pas un sujet tabou mais pour autant, ce n'est pas celui que Bastien peut amener en plein déjeuner. Il ne lui a rien dit de ce qu'il s'est passé entre eux depuis qu'ils sont à Paris et Bastien se sent coupable. Il va chercher Arthur dans les contacts de son téléphone et décide de lui envoyer un nouveau texto. Il lui en a envoyé quelques uns dans la semaine pour savoir comment il allait mais il n'a jamais eu de réponses. Il tape un rapide message, envoie et puis s'arrête en plein milieu du couloir quand il réalise l'ampleur de son texto. Tu vas bien. Je te dois un repas. Il hésite une seconde parce qu'il vient d'inviter son très toujours élève et frère de son petit-ami à un déjeuner et ça semble être une mauvaise idée mais il s'inquiète et il veut juste savoir si Arthur va bien. Finalement, trente seconde après, il envoie une adresse où le retrouver et retourne en cours. Il ne reprend pas avant deux heures, il a donc le temps de gagner le onzième et se dirige vers un petit restaurant tranquille qu'il connait. « Bonjour, je voudrais une table pour deux. Mon ami devrait arriver. » La serveuse lui offre un large sourire et Bastien retient un sourire. A la façon dont elle le dévisage, il sait ce qu'elle pense et ne peut que s'en sentir irrité. Il s'asseoit et regarde le menu qu'on lui donne tout en se servant un verre d'eau. Il espère qu'Arthur va venir.

Code by Silver Lungs

Une semaine, une semaine à rester dans mon lit. Une semaine à voir Thomas déserter l'appartement. Une semaine à ne plus aller en cours. Une semaine à ne même plus consulter mon téléphone. La dernière fois que j'avais vu Thomas, on s'était disputé. Plus rien n'allait dans ma vie. Plus rien du tout. Je décidais d'aller à la cuisine pour me récupérer du coca quand soudain mon téléphone s'éclaira. J'avais un message. Bastien qui m'invitait à déjeuner. Je laissais tomber. Je ne voulais plus rien faire. Mais soudain, quelque chose me fit tilt. Thomas désertant l'appartement, Bastien qui me parlait de Thomas. Et Thomas qui semblait amoureux. NON! Ce cri venait de moi j'en étais sûr. Et je me retrouvais dans le même état que quand j'étais avec Bastien. Les larmes coulaient le long de mes joues et je me mis à sangloter. Je fis voler des papiers et des chaises aussi. J'en avais rien à faire. Et mon frère qui osait me faire la morale? Je ne voulais pas aller au rendez vous fixé par Bastien, je voulais lui faire croire que je n'étais plus vivant, que je n'étais rien. Je traînais dans mon lit, puis dans la douche. Et enfin j'allais regarder la télé mais rien ne m’intéressait. Pas envie de regarder Motus ou la rediffusion d'une émission à la con. Je ne voulais pas sortir non plus mais quelque chose me poussa à aller à son rendez vous.

Habillé d'un vieux jogging devenu trop grand pour moi parce que je ne mangeais plus vraiment et et d'un vieux tee shirt délavé, j'allais à l'adresse indiquée. Lorsque je le vis, je ne savais pas si je devais faire demi tour , ou bien je devais lui demander des explications. Mais une serveuse m'amena à sa table, me regardant comme si je sortais de je ne sais où. Et alors, on était en France, je pouvais faire ce que je voulais. Si je ne voulais pas manger, si je voulais m'habiller avec ce que je trouvais ou bien si je voulais gueuler sur mon professeur ou pas. Je fixais Bastien avec un regard noir, un regard fatigué et un regard triste à la fois. Et je lançais, ironiquement:

"Désolé de ne pas être en cours, monsieur le professeur, mais je passe les trois quart de mon temps à me demander comment je pourrais me supprimer... Oh mais je suis bête, tu devrais déjà le savoir, puisque tu te tapes mon frère..."

Arthur 1-Bastien 3, il fallait que je remonte un peu. J'étais jaloux? peut être. Déçu, oui. La mort dans l'âme, encore plus.

Little talks
bastien & arthur

Cinq minutes passent puis dix. Bastien s'est arrêté sur des pâtes. Il n'est pas vraiment le genre d'homme à manger une salade - on a beau dire que c'est bon pour la santé, Bastien n'est pas un lapin et vu les regards incessants de la serveuse, il a de la marge - et n'a pas envie de s'attaquer à un steack frite alors oui, classique. Les pâtes à la carbonara, tout le monde aime ça se dit-il. Il soupire quand il se rend qu'il est en train de philosopher sur le menu et se décide à appeler la serveuse. Il attend depuis bientôt vingt minutes, sa pause déjeuner se raccourcit et visiblement, Arthur ne viendra pas. Ce n'est pas tant étonnant bien que Bastien ait un pincement au coeur. Il sait qu'il va devoir en parler à Thomas, il s'inquiéte de plus en plus et cela dévore de plus en plus le bonheur qu'il ressent d'avoir retrouvé son petit-ami. Il ne veut pas recommencer à se sentir coupable et refaire quelque chose de stupide comme s'enfuir dans une autre ville. Bastien soupire une énième fois et appelle la serveuse. Cette dernière arrive vers lui avec un énorme sourire et Bastien se retient d'être désagréable. « Finalement, je vais déjeuner tout seul. Je vais prendre... » La porte qui s'ouvre l'arrête en plein milieu de sa phrase et comme toutes les autres fois où quelqu'un a pénétré dans le restaurant, Bastien espère. Et cette fois, il a raison. Bientôt, Arthur s'avance dans la salle principale et vient le rejoindre. Il est vêtu d'un large jogging qui a eu des meilleurs jours et a les cheveux qui partent dans tous les sens. Ses joues sont rougies par le froid et il a des cernes sous les yeux qui sont comme une chape de plomb dans l'estomac de Bastien. Arthur semble égal à lui-même, provocateur et torturé, arrogant et effrayé et comme d'habitude, Bastien a envie de s'enfuir en courant de cet aimant à problèmes même si une bouffée d'affection pour le gamin se réveille dans son estomac. « Finalement, revenez plus tard. » Lance-t-il sans même faire l'effort de regarder la serveuse. Cette dernière s'éloigne et Bastien cherche quelque chose à dire. « Je ne pensais pas que tu viendrais. Tu ne viens plus en cours, j'étais inquiet. » dit-il, décidant d'être tout simplement honnête. Mauvaise chose à dire. Il grimace aux mots durs et presque crus d'Arthur. Donc il sait. Il remue inconfortablement sur sa chaise. Il peut sentir le regard insistant de la serveuse sur lui qui ne s'est pas assez éloignée pour ne pas entendre la conversation. Il la fusille du regard, se retenant de lui répondre. Oui il est gay et quoi ? Il passe une main dans ses cheveux avant de se pencher par-dessus la table parce qu'il n'a pas envie que cette conversation soit plus publique qu'elle ne l'est déjà. « Arthur... Ecoute, Thomas et moi, c'est... C'est arrivé et voilà. Je suis désolé mais ça ne te regarde pas. Mais tu ne peux pas dire des choses comme ça. » Depuis plusieurs jours, il a cette idée fixe d'Arthur faisant une bêtise et ses propos ne rassurent en rien Bastien. « Ca fait des jours que je m'inquiète pour toi. Tu ne peux pas faire ça. Te blesser, me dire que tu as été agressé et puis t'enfuir comme ça. J'essaie de t'aider alors n'inverse pas les rôles. S'il y en a qui peut être en colère, c'est moi. » D'ors et déjà frustré, Arthur est doué pour le rendre fou, Bastien attrape son verre et boit une gorgée d'eau avant de lancer sur un coup de tête. « Tu veux que je sois ton héros. D'accord. Mais laisse-moi t'aider ok ? »

Code by Silver Lungs

little talks (arthur) Tumblr_mol23sU6p71qkwg94o2_500

Je veux sortir de cette prison invisible. Je veux être de nouveau moi mais il n'aime pas. Il aime mon frère. On se croirait dans un mauvais film de TF1 de l'après-midi. Et généralement dans tous ces films, quelqu'un se venge. Devrais-je faire la même chose? J'avais envie de me venger mais je savais que je ne pouvais pas. Le monde tel qu'il était me faisait peur, il continuait de me rejeter. Bastien n'était qu'une légère brise à côté. Mais me voilà assis en face de lui. Il me faisait la morale. En fait, il faisait son job de prof. D'une voix sourde, cassée et fatiguée, je répondis :

"Bah continue d'être inquiet, tu ne me verras plus jamais... j'abandonne.. Rien à faire du bac... il va me servir à rien... vu que je trouverais le moyen de raccourcir ma vie, crois le... Tu crois peut être que je te dis ça pour que tu m'arrêtes? Non, j'ai pas envie qu'on m'arrête. Mais je sais que tu ne sauras pas trop triste, tu auras Thomas pour te consoler... C'est pour ça que tu as fui... Tu as eu peur de moi... tu as toujours peur de moi..."

J'avais l'impression de plus en plus nette de ne plus être moi. A chaque fois, c'était pareil, je perdais les pédales dès que je me trouvais en sa présence. Pourquoi? Pourquoi tout ça? J'en savais rien. Je répliquais de nouveau :

"Ouais Thomas a toujours tout eu, il fallait bien ajouter ça en plus... Tu cherches quoi? Tu cherches à nous séparer? C'est réussi.. je hais mon frère plus que tout au monde...J'ai même plus envie de vivre avec lui... Je préfère vivre dans la rue et dans le froid qu'avec lui...Tu pourras lui dire.. il ne me verra plus... et qu'il ne me cherche pas non plus..."

Et alors que je pensais avoir réussi à rattraper des points dans notre match de répliques cinglantes, qu'il m'acheva sur la fin. J'avais envie de pleurer de nouveau mais je me retins. Je ne dis rien et je me levais, prêt à partir parce que je ne voulais pas qu'il voit qu'il avait réussi à me toucher. Je me retournais et je dis :

"Pourquoi tout ça? Hein? Pour avoir bonne conscience, pour jouer les super héros vers Thomas? ou pour te venger? Et tu veux m'aider? Mais c'est trop tard pour moi"

Little talks
bastien & arthur

Bastien voit les larmes monter aux yeux d'Arthur et il se retient de se mordre la langue parce qu'il l'a encore fait pleurer mais il semble que le blond soit tout simplement émotif et Bastien essaie de ne pas se sentir coupable. Il ne fait que dire la vérité et c'est bien vrai qu'au fond il n'y a que la vérité qui blesse. Ses yeux s'écarquillent quand il voit Arthur se lever et venir se réfugier à ses côtés. Bastien se sent soudain très conscient de son environnement et tous les muscles de son corps se tendent. Il est presque reconnaissant d'avoir une table-banquette parce qu'il ne veut pas penser à où Arthur aurait dû s'asseoir s'il était sur une simple chaise. Il tapote maladroitement l'épaule d'Arthur, mal à l'aise et ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel devant les propos du blond. C'est toujours la même chanson, les mêmes paroles et Bastien est de plus en plus conscient qu'Arthur vit dans sa propre bulle. Ses problèmes sont réels et sérieux mais pas impossible à résoudre. Néanmoins, le mal-être du garçon rend les choses tellement compliquées que Bastien n'arrive pas à l'atteindre, même avec toute la bonne volonté du monde. Finalement, Arthur se relève et va pour partir une énième fois mais bien rodé, Bastien le retient, ses doigts s'enroulant autour de son poignet et le ramenant sur la banquette près de lui. Il a fini par occulter le fait qu'ils étaient en public, au fond les choses ne peuvent pas être pires sauf si Arthur se décide à l'embrasser encore ce que Bastien espère qu'il ne fera pas. Il n'est vraiment pas d'humeur, il est fatigué de répéter les mêmes mots encore et encore. « Je t'ai déjà dit d'arrêter de t'enfuir. Et arrête de déformer mes propos aussi Arthur. Je n'ai jamais dit que tu étais un monstre. Ca ne peut pas continuer comme ça. Tu ne peux plus faire ça. Je comprends que l'adolescence soit compliquée mais c'est toi qui te rend la vie si compliquée. Tu n'écoutes rien à ce qu'on te dit. J'essaie de te parler et c'est comme si je m'adressais à un mur. » Il soupire et essaie une fois de plus de trouver les mots justes mais c'est de plus en plus compliqué. « Je ne sais plus comment te dire les choses. Même s'il n'y avait pas Thomas, tu n'aurais aucune chance avec moi Arthur. Je ne suis pas intéressé c'est comme ça. Ca ne veut pas dire que je ne tiens pas à toi ou que je ne te vois pas différemment comme tu le penses. Ca veut dire que je ne te veux pas dans ma vie en tant qu'amant. Mais pas que je ne te veux pas dans ma vie tout court. Je suis désolé que ça te fasse souffrir mais on a déjà eu cette conversation plusieurs fois maintenant. Je ne peux pas changer ce que je ressens. » Il baisse les yeux vers Arthur et il est presque certain que ce qu'il vient de dire n'a certainement fait qu'empirer les choses. Il commence à le connaître. Il va peut-être se remettre à pleurer ou tenter de l'embrasser ou tout simplement s'enfuir. Bastien se retrouve face à l'énigme la plus compliquée qu'il ait jamais vue et finalement, décice que le meilleur moyen est encore de ne pas forcer les choses. Il lâche la main d'Arthur. « Je suis fatigué de t'entendre parler de ton enterrement et comment tu vas mettre fin à tes jours. Ca n'aide rien et au fond, si tu voulais vraiment le faire, tu l'aurais déjà fait. J'essaie de te rattraper mais visiblement, on ne court pas la même course. Alors si tu veux partir, pars. Je te laisse partir et faire ce que tu veux, ce n'est plus de mon ressort. Mais sache que je suis là pour t'aider si tu es prêt à me laisser t'aider. » Bastien va s'appuyer contre le mur, mettant le plus distance possible entre lui et Arthur. Il le regarde et décide de rajouter : « Si tu es prêt à me laisser t'aider, retourne à ta place et on va commander. Ma pause déjeuner n'est pas éternelle. Sinon, cet après-midi, j'irai voir le proviseur et lui annoncerait ton désistement. »

Code by Silver Lungs

Ses mots me firent de plus en plus mal. J'avais envie de mourir sur place, c'était comme s'il me giflait et qu'il me griffait tout le long du bras. C'était une vraie torture en somme. J'avais envie qu'il me fiche la paix, qu'il s'arrête. Je me bouchais les oreilles pour ne plus rien entendre. Thomas, il avait encore eu ce qu'il voulait. J'en voulais inconsciemment à mon frère. C'était de sa faute tout ça. Je voulais me lever et partir et ne plus jamais revenir mais d'une part il me tenait et d'autre part, ses paroles me touchèrent. Les larmes me montèrent aux yeux de nouveau, et je ne savais comment je réussissais à me retrouver contre lui, sans rien dire. J'avais tellement besoin de lui, que je ne savais pas si j'allais supporter qu'il soit avec mon frère. Pourtant, je savais que je devais répondre à toutes ses paroles. Je respirais doucement et je murmurais :

"Tu me prend donc pour un monstre... tu penses que je fais tout ça pour te torturer... mais tu ne t'es jamais demandé ce que je suis.. ce que je ressens... Tu ne sais pas ce qui me motive à tout ça... Tu ne sais pas pourquoi je recherche à me faire du mal... Tu ne sais rien du tout.. Tu crois quoi? Quand je vois mon frère si parfait réussir tout ce qu'il entreprend... quand je vois qu'on m'oublie, ou que je suis dans son ombre... Tu crois que le bonheur s'affiche parce que j'ai deux parents et un frère... Mais non... Tu n'as donc jamais rien compris.... Quand je t'ai demandé ces cours à Clermont... c'était pour attirer l'attention.. que tu me remarques pour ce que je suis... Moi, je suis tombé amoureux de toi parce que j'ai cru... j'ai cru que tu me trouvais différent.... mais non tu préfère le parfait Thomas..."

J'étais un peu impulsif, je pouvais le reconnaître. Mais quand bien même, j'exprimais enfin ce qui n'allait pas. Pour la première fois de toute ma vie. J'essayais de me calmer mais mon coeur s'emballait de plus en plus vite et je répliquais :

"Ce que j'attend? Plus rien du tout.. j'attend plus rien du tout de personne... j'espère juste que tu ne viendras pas cracher sur ma tombe lors de mon enterrement... et oh.. longue vie avec Thomas... "

Maintenant, je pouvais partir en toute liberté. Je m'enlevais de lui et je recommençais à vouloir partir mais je lançais :

"Tu n'as pas compris que j'avais peur.. non... ça tu ne l'as pas compris... Et tu pourras dire au proviseur que je démissionne du bac, que plus personne n'a besoin de me chercher, je deviendrais introuvable..."

Little talks
bastien & arthur

Bastien voit les larmes monter aux yeux d'Arthur et il se retient de se mordre la langue parce qu'il l'a encore fait pleurer mais il semble que le blond soit tout simplement émotif et Bastien essaie de ne pas se sentir coupable. Il ne fait que dire la vérité et c'est bien vrai qu'au fond il n'y a que la vérité qui blesse. Ses yeux s'écarquillent quand il voit Arthur se lever et venir se réfugier à ses côtés. Bastien se sent soudain très conscient de son environnement et tous les muscles de son corps se tendent. Il est presque reconnaissant d'avoir une table-banquette parce qu'il ne veut pas penser à où Arthur aurait dû s'asseoir s'il était sur une simple chaise. Il tapote maladroitement l'épaule d'Arthur, mal à l'aise et ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel devant les propos du blond. C'est toujours la même chanson, les mêmes paroles et Bastien est de plus en plus conscient qu'Arthur vit dans sa propre bulle. Ses problèmes sont réels et sérieux mais pas impossible à résoudre. Néanmoins, le mal-être du garçon rend les choses tellement compliquées que Bastien n'arrive pas à l'atteindre, même avec toute la bonne volonté du monde. Finalement, Arthur se relève et va pour partir une énième fois mais bien rodé, Bastien le retient, ses doigts s'enroulant autour de son poignet et le ramenant sur la banquette près de lui. Il a fini par occulter le fait qu'ils étaient en public, au fond les choses ne peuvent pas être pires sauf si Arthur se décide à l'embrasser encore ce que Bastien espère qu'il ne fera pas. Il n'est vraiment pas d'humeur, il est fatigué de répéter les mêmes mots encore et encore. « Je t'ai déjà dit d'arrêter de t'enfuir. Et arrête de déformer mes propos aussi Arthur. Je n'ai jamais dit que tu étais un monstre. Ca ne peut pas continuer comme ça. Tu ne peux plus faire ça. Je comprends que l'adolescence soit compliquée mais c'est toi qui te rend la vie si compliquée. Tu n'écoutes rien à ce qu'on te dit. J'essaie de te parler et c'est comme si je m'adressais à un mur. » Il soupire et essaie une fois de plus de trouver les mots justes mais c'est de plus en plus compliqué. « Je ne sais plus comment te dire les choses. Même s'il n'y avait pas Thomas, tu n'aurais aucune chance avec moi Arthur. Je ne suis pas intéressé c'est comme ça. Ca ne veut pas dire que je ne tiens pas à toi ou que je ne te vois pas différemment comme tu le penses. Ca veut dire que je ne te veux pas dans ma vie en tant qu'amant. Mais pas que je ne te veux pas dans ma vie tout court. Je suis désolé que ça te fasse souffrir mais on a déjà eu cette conversation plusieurs fois maintenant. Je ne peux pas changer ce que je ressens. » Il baisse les yeux vers Arthur et il est presque certain que ce qu'il vient de dire n'a certainement fait qu'empirer les choses. Il commence à le connaître. Il va peut-être se remettre à pleurer ou tenter de l'embrasser ou tout simplement s'enfuir. Bastien se retrouve face à l'énigme la plus compliquée qu'il ait jamais vue et finalement, décice que le meilleur moyen est encore de ne pas forcer les choses. Il lâche la main d'Arthur. « Je suis fatigué de t'entendre parler de ton enterrement et comment tu vas mettre fin à tes jours. Ca n'aide rien et au fond, si tu voulais vraiment le faire, tu l'aurais déjà fait. J'essaie de te rattraper mais visiblement, on ne court pas la même course. Alors si tu veux partir, pars. Je te laisse partir et faire ce que tu veux, ce n'est plus de mon ressort. Mais sache que je suis là pour t'aider si tu es prêt à me laisser t'aider. » Bastien va s'appuyer contre le mur, mettant le plus distance possible entre lui et Arthur. Il le regarde et décide de rajouter : « Si tu es prêt à me laisser t'aider, retourne à ta place et on va commander. Ma pause déjeuner n'est pas éternelle. Sinon, cet après-midi, j'irai voir le proviseur et lui annoncerait ton désistement. »

Code by Silver Lungs

Spoiler:

Spoiler:

Je regardais Bastien, les yeux remplis de larmes à ses mots.Tout ce que j'avais tenté jusque là, il n'en avait rien à faire. Je ne savais plus quoi faire. J'avais plus envie de faire quelque chose. Je détournais mon regard pour ne pas qu'il voit mes larmes. Mais je soupirais et j'allais m'asseoir en face de lui sans rien dire. Bastien avait encore gagné. Il savait trouver les mots pour me convaincre. Mais ça me faisait peur. J'avais peur, non pas de lui mais de tout. Je soupirais et je restais silencieux jusqu'à je lançais :

"Je reste mais dis quand même au proviseur que je ne reviendrais plus jamais.. Je ne retournerais pas en cours... et je m'en fiche si j'ai pas l'âge de décider...

J'avais l'impression de me répéter, j'avais l'impression subitement de redevenir l'enfant qui n'était plus sûr de lui. Je n'osais plus le regarder. J'avais honte subitement et je repris :

"Je sais que tu ne m'aime pas et que tu ne m'aimeras jamais... Il faudra que je m'y fasse... peut être avec le temps, j'apprendrais à ne plus avoir besoin de toi, ni de personne..."

Je soupirais de nouveau, fixant le sol comme si j'y trouvais un intérêt. La honte s'installait de plus en plus, et j'avais envie de fuir,comme toujours.

*Contenu sponsorisé* Moi je suis

» it's a rainy day (arthur) TERMINE
» Since when there is disagreement, if we already heard before ... [Arthur]

little talks (arthur)

little talks (arthur)

Sujets similaires

Sujets similaires